Commandé tardivement par l’Armée de l’Air, peut-être lorsqu’on se rendit compte que le F-1 ne serait pas l’avion intérimaire que l’on disait, le F-1B fut mis en service en 20 exemplaires entre octobre 1980 et février 1983.
Mis à part les trois premiers avions qui passèrent un temps plus ou moins long au CEAM, les F-1B furent mis en service à l’ EC 3/5 Comtat Venaissin dans la mission de conversion opérationnelle.
Dépourvu de canons, le F-1B conserve cependant l’essentiel des capacités opérationnelles du monoplace. Il peut être doté d’une perche sèche pour l’entraînement au ravitaillement en vol.
Les F-1B vont être employés entre 1981 et 1988 au 3/5 depuis la BA 115, à l’académie du Mirage, dans un escadron comptant deux puis trois escadrilles (la SPA 62 fait son entrée en décembre 1985).
A la veille de sa transformation sur 2000C, le 3/5 transfère alors les Mirage F-1B et la mission conversion au 3/30 Lorraine de Reims, en août 1988.
Quelques avions (six ?) feront un passage dans les trois escadrons de la 12ème Escadre de Chasse.
A Reims en 1988, le 3/30 Lorraine est alors un très gros escadron comprenant les F-1B et les F-1C de 1ère et 2ème génération, avec trois escadrilles.
Le Lorraine devient EC 3/33 le 1er août 1994 à la dissolution de la 30ème Escadre de Chasse, une très grosse unité comprenant 4 escadrons de F-1.
Les biplaces vont rester pendant une longue période sur la base champenoise: le 26 juillet 2005, les F-1B sont affectés à l’EC 1/30 Alsace qui vole alors sur Mirage F-1CT, sur la BA 132 de Meyenheim. Le 3/33 Lorraine est alors mis en sommeil.
Le 1/30 Alsace se voit doter d’une dizaine de F-1B: l’attrition (environ 5 avions) et les besoins plus réduits en transfo F-1 font que la flotte peut être plus réduite.
D’ailleurs, le 1/30 continue à voler sur F-1CT pendant toute la période.
Sur la BA 132, l’Alsace côtoie le 2/30 Normandie-Niémen. Bientôt les F-1B vont rejoindre le Régiment de Chasse: l’EC 1/30 est mis en sommeil le 29 juin 2008 et les biplaces rejoignent le Neu-Neu, devenu le Régiment de Chasse 1/30.
Comme l’histoire s’accélère (et que l’Armée de l’Air vit au rythme d’un plan d’ajustement tous les 5 ans à peu près), c’est au tour du Normandie-Niémen de s’endormir, le 3 juillet 2009.
Les F-1B vont rejoindre la base de Reims, où se trouve alors le dernier pôle F-1 français. Les biplaces sont affectés à l’ER 2/33 Savoie, au nombre de huit.
En 2009, la base aérienne de Reims abrite encore, pour peu de temps, les deux escadrons de reconnaissance de l’Armée de l’Air: le 1/33 Belfort et le Savoie. Comme le 1/33 Belfort est dissous en temps qu’escadron d’avions le 24 juin 2010, le 2/33 avec ses F-1B, CR et CT devient la dernière unité F-1.
Le parc de biplaces s’est alors réduit à environ 6 ou 7 avions, dont encore le F-1 décoré spécialement pour la dissolution de l’Alsace, qui porte l’indicatif 112-SR.
Mais le 2/33 Savoie continue à assurer la transformation de plusieurs PI chaque année, car les F-1CR sont appelés à assurer la reconnaissance encore quelques années.
Comme chacun le sait, le second passage des F-1B sur la base de Reims sera beaucoup plus bref que le premier: entre mai et juillet 2011, tous les Mirage sont transférés vers la BA 118 de Mont-de-Marsan, nouvelle affectation du 2/33.
La saga des F-1B a un côté humoristique, puisque les avions finiront (certainement …) leur carrière là où elle avait commencé en 1980, sur la BA 118 « Colonel Rozanoff ». Cette fois, au lieu d’être affectés au CEAM, les quatre ou cinq derniers F-1B volent avec le code 118-S(x) aux couleurs du 2/33 Savoie, escadron qui dispose en outre d’une belle flotte de F-1CR, et de quelques F-1CT, dont certains ont participé avec brio à Harmattan.
La boucle sera bientôt bouclée pour le plus beau biplace de l’Armée de l’Air.
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