La semaine dernière, des avions de chasse belges, néerlandais et français se sont entraînés ensemble à l’occasion de l’exercice King in the Castle qui s’est tenu sur la base de Florennes, une des deux bases d’attache des F-16 d’Outre-Quiévrain, celle du 2ème Wing.
L’accent était mis sur le Dissimilar BFM (Basic Fighting Maneuver), un entraînement de combat mettant aux prises des avions de combat différents. Comme c’est souvent le cas dans la vraie guerre !
Les entraînements BFM sont une partie intégrante de la progression de chaque pilote de chasse dès son arrivée en unité. Qu’ils se déroulent en 1 contre 1, en 1 contre 2, en 2 contre 2, etc., ils sont dans beaucoup de pays organisés au sein d’une même unité, et donc avec des avions identiques. Et entre des pilotes sortis du même moule … donc employant les mêmes tactiques, et les mêmes armements.
Les grands pays européens ont à ce titre des avantages, puisqu’ils ont encore des flottes de combat mixtes, basées sur le F-16, le F-18, le Mirage 2000, le Rafale, l’Eurofighter. D’où la possibilité de ‘mailloches’ convoquées la veille pour le lendemain, et sans complications administratives.
En revanche, beaucoup de forces aériennes se sont standardisées sur un seul type d’avion, américain, un processus débuté avec le F-16 et couronné par l’arrivée du F-35A, qui est l’unique avion de combat du Danemark, de la Norvège, des Pays-Bas, et bientôt de la Belgique (le premier F-35A belge atterrira à Florennes d’ici deux mois, le 10e Wing de KB sera rééquipé à partir de 2027).
Le chasseur-bombardier de chez Lockheed-Martin étant surtout un striker, il est essentiel pour ses pilotes de se frotter à des chasseurs différents, aux performances en dogfight qui lui sont supérieures. Dans l’optique d’un éventuel conflit à l’Est, les JSF de l’OTAN auraient en face d’eux des chasseurs super-manoeuvrants …
Alors bien sûr, même si les victoires aériennes sont de nos jours avant tout obtenues à coup de radar et de missiles, en BVR … et même si les systèmes anti-aériens sont certainement les premières menaces pour un attaquant, même furtif, l’entraînement au dogfight en DACT demeure l’un des meilleurs gages de survie en cas de conflit.
Alexandre et escadrilles.org
Acknowledgments : this article would not exist without Edwin Huskens … thank you Edwin !