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Atlas, An 7

Écrit le 27/01/21, dans Actualités France

Un point sur l’A400M dans l’Armée de l’Air

L’Armée de l’Air et de l’Espace est actuellement la troisième utilisatrice de l’Atlas par le nombre d’appareils livrés (17): l’avion a montré ses ailes dans l’ensemble des régions françaises (outremer compris) et sur les deux principaux théâtres d’opérations extérieures.

Assurer la ‘log’ hors gabarit avec l’outremer : ici livraison d’une poutrelle d’Alouette au profit du détachement Marine de Tahiti (photo Forces Armées en Polynésie Française)

Un certain nombre de spécifications opérationnelles, dont la plupart des plus attendues, ont été obtenues par le constructeur et validées par la DGA. Quelques-unes sont en cours d’expérimentation par l’Equipe de marque Avion de transport tactique (EMATT) : il s’agit par exemple du largage de parachutistes par les portes latérales ou des modes tactiques de leurrage, ou encore du ravitaillement en vol A400 sur A400.

Inventer l’après-Transall : un sacré défi symbolique que relève Atlas

D’autres spécifications récentes sont intégrées au niveau opérationnel, comme le largage de charges par gravité, le largage SOGH ou le vol sous JVN et le poser sur terrain sommaire : elles sont l’objet du programme normal de qualification des équipages au sein de l’Escadron de transport 1/61 Touraine, seule unité opérationnelle depuis 2014. Ces capacités sont déjà largement employées en BSS, ou sur tout théâtre qui le nécessite, avec un rendement inconnu jusqu’alors pour les ATT/ATA (avion de transport d’assaut) : il n’est pas rare de voir plusieurs dizaines de tonnes de fret larguées en un ou deux jours au profit des forces au sol.

Le Touraine tient le plot A400M de l’opération Barkhane

Maintenant que le Touraine bénéficie d’une disponibilité suffisante pour assurer une activité opérationnelle normale, l’accent est mis sur l’augmentation des moyens humains, a fortiori dans l’optique de l’activation prochaine de l’escadron Atlas2 (le Béarn, cet été). L’Escadrille d’Instruction et d’Entraînement (EIE) qui opère sous la houlette du CIET (Centre d’Instruction des Equipages de Transport) tourne à plein régime pour former les nouveaux équipages.

Le ‘008’ RBAB, un des A400M qui portent l’insigne du CIET

La flotte actuelle de 17 avions sera juste suffisante pour faire tourner deux escadrons à partir de 2022 : seul un A400M est prévu à la livraison cette année, avec peut-être un second si l’un des autres clients d’Airbus Military laisse son créneau de livraison. En effet, l’EIE, le MCO du Touraine et les expérimentations ponctuelles de l’EMATT utilisent l’équivalent d’un appareil-semaine complet, sanctuarisé sous l’appellation « avion organique » et on peut considérer qu’un escadron a besoin de cinq avions volables pour assurer son activité opérationnelle, en plus de la ou des alertes (A2 ou A6) qui représentent aussi un avion-semaine minimum en continu.

Cela revient à dire que la disponibilité des Atlas doit continuer son ascension pour atteindre et dépasser 60%, un objectif qui est maintenant raisonnable grâce au gain de maturité de la maintenance et à la présence sur la base aérienne 123 d’une Resident Team opérée par Airbus, en complément bien sûr de l’ESTA 15/61 Loiret.

La disponibilité A400M bénéficiera du nouveau hangar pour l’ESTA, en cours d’achèvement

Un des facteurs limitants habituels qui est le manque de surface couverte est en place d’être atténué par la livraison avant mi-2021 du nouveau hangar métallo-textile qui est sorti de terre à coté des hangars principaux de l’ESTA. Plusieurs avions restent immobilisés en permanence pour la maintenance lourde (AIA de Clermont-Ferrand) ou la mise au standard (Madrid et Séville). Cette dernière permettra à toute la flotte de l’AAE d’être apte aux missions de guerre.

Le ‘102’ RBAQ, dernier appareil livré (avril 2020), précède le ‘110’ RBAR dont l’assemblage est en cours d’achèvement à Séville

Pour sa septième année de service opérationnel dans l’Armée de l’Air, l’A400M n’a pas encore ‘coché’ toutes les cases, mais les caractéristiques du nouvel avion de ‘transport tactique à allonge stratégique’ font d’ores et déjà une grosse différence au niveau des capacités de projection de forces sur des théâtres extérieurs, et des opérations en intra-théâtre, avec un avion en quasi-permanence en BSS depuis le retrait du dernier Transall à l’été 2020. Pratiquement chaque semaine, une mission apporte une nouvelle démonstration de la validité du concept initial pour le gros porteur tactique européen.

Alexandre et escadrilles.org