C’est un peu un ministre Père Noël qui visitait l’établissement Airbus Helicopters de Marignane en début de mois: la sélection du modèle H160 comme futur hélicoptère interarmées léger venait à point pour éclaircir l’horizon d’un hélicoptériste un peu en perte de vitesse.
Quand un ministre fait maigrir une frégate de premier rang (allusion à la future frégate de 4000 tonnes qui prendra la place des dernières FREMM de 6000 tonnes promises à la Marine), il peut bien aussi faire grossir un hélicoptère léger !
Les différentes versions du H160 devraient ainsi remplacer six types d’hélicoptères différents, des trois armées: les Alouette III, Dauphin et Panther de la Marine, les Fennec et Puma de l’Armée de l’Air et de l’ALAT, et enfin les Gazelle de l’Armée de Terre.
La première caractéristique du H160 est pourtant de ne pas être ‘léger’, du moins pas léger comme les Alouette III et Fennec, qui sont des hélicoptères de la classe des 2 – 2,5 tonnes. Ni comme les Dauphin et Panther qui sont des poids ‘welter’ de la classe des 4 tonnes (max en charge). Sans même parler de la très légère Gazelle !
Le H160 civil pèse en effet dans les 6 tonnes max, et sa militarisation devrait bien lui faire prendre quelques centaines de kg d’embom… pardon, de muscles. La puissance installée sera à l’avenant, 2500 ch, puisqu’un hélicoptère décolle uniquement à la force de ses turbines.
En pratique donc, le H160 fera presque le poids du bon vieux Puma, hélicoptère moyen par excellence, dans nos armées. A ce compte-là notre futur félin pourrait bien être baptisé Guépard, Caracal étant déjà pris … et Lion étant quand même sacrément plus lourd que Puma !
La promesse d’un achat groupé est certes un coût de développement partagé, et peut-être un coût de maintenance plus faible (encore que les versions marines et terrestres pourraient différer sur pas mal de points). Un hélicoptère plus lourd peut également être intéressant pour des missions telles que le sauvetage en mer ou le combat naval anti-surface (plus de carburant).
Mais l’inconvénient sera un coût direct à l’heure de vol plus élevé (la consommation de carburant est proportionnelle au poids) pour les missions qui ne réclament pas une telle masse à vide (formation, reconnaissance au combat, …). Le prix d’achat devrait lui aussi refléter le poids du H160 … l’avenir jugera.
On peut déjà espérer que dès lors que ce programme est développé par un industriel unique (et non par un consortium bizarroïde), avec un motoriste unique, il sera plus facile de tracer les responsabilités lorsque la mise en service opérationnel connaîtra … les inévitables petits soucis !
Alexandre et escadrilles.org