… En effet, bien que l’Air Force ait récemment déclaré l’ IOC (Capacité Opérationnelle Initiale) pour le F-35A dans sa configuration ‘Block 3i’ (i pour initial), le DOTE indique que le programme se dirige vers la non-livraison du standard opérationnel complet ‘Block 3f’ en 2018.
Pour J.M. Gilmore, si une évaluation opérationnelle initiale (IOT&E) était menée sur le F-35A Block 3i, le système serait déclaré comme non efficace et non adapté pour le panel de missions requis, au regard des menaces existantes. En particulier, s’il doit participer à des combats, le F-35A ‘3i’ aura besoin d’assistance pour localiser et éviter les menaces, acquérir les cibles et engager des formations de chasseurs ennemies.
D’après le DOTE, bien que le programme ait récemment abordé certaines des déficiences du Block 3i, de nombreux problèmes demeurent et d’autres sont découverts au fur et à mesure des expérimentations et des premières utilisations dans les unités.
La phase de développement et démonstration du système (SDD) doit s’achever en 2018. Or les moyens du programme F-35 commencent à décroître alors que les fonctionnalités complexes du Block 3f commencent à peine à être testées.
Par exemple, le système intégré et centralisé de maintenance (acronyme ALIS) demeure un des soucis majeurs du programme. Ce système est sensé diminuer le temps de maintenance par un suivi complet des missions effectuées par chacun des avions (au détriment d’ailleurs de la confidentialité des opérations d’un client export). Le Helmet Mounted Display System est également en cours de développement pour sa version finale, dite ‘Generation III’.
Pour J.M. Gilmore, les performances actuelles du Block 3i affectent tout le spectre de missions du F-35A:
– pour le CAS, l’avion est moins performant que la plupart des chasseurs existants en raison de sa charge de bombe réduite (2 unités en soute), de l’absence de capacité-canon, de l’absence de visée laser à capacité automatique de suivi de cible, de problème avec la liaison 16 qui empêchent le DiCAS, de la vision nocturne déficiente.
– le F-35A en lui-même est aussi limité par sa consommation de carburant, qui diminue son temps ‘en station’, il nécessite des ravitaillements plus fréquents que les chasseurs actuels.
– pour les autres missions, le Block 3i est également limité par l’absence de munitions stand-off, la limitation en charges offensives (emports externes non validés), les déficiences de la présentation des informations tactiques, les problèmes de partage de données tactiques avec les autres avions, …
– pour couronner le tout, les ‘instabilités’ sur le logiciel de systèmes de mission (le cerveau de l’avion en mission) sont encore très fréquentes, avec un problème d’instabilité globale toutes les 25 heures de vol en moyenne.
Le DOTE liste également les capacités qui restent à être livrées pour que le standard Block 3f soit prêt à la livraison et conclut qu’il ne sait pas comment le programme actuel de développement pourra satisfaire aux exigences contractuelles.
Ce rapport bien informé suggère finalement que de nouvelles ressources doivent être allouées au programme F-35A si l’on veut que le véritable standard opérationnel soit atteint, au plus tôt en 2018. Alors que le rythme de production s’accélère.
On souhaite que ce standard ‘Block 3f’ soit atteint, car la moitié des pays européens équipent leur aviation avec le JSF. Or dans une organisation intégrée comme l’OTAN, toute action coalisée d’envergure implique les moyens aériens de bon nombre d’alliés …
… Et les missions qui ne sont pas menées à bien par une des composantes nationales sont forcément réaffectées à une autre force aérienne de la coalition.
C’est pour cela qu’il vaudrait mieux pour tout le monde que le F-35A soit un avion réussi !
Alexandre et escadrilles.org