Après le Royaume-Uni, l’Italie, la France et l’Espagne, les Pays-Bas sont le cinquième pays européen à mettre en service une unité de drones General Atomics MQ-9 Reaper. La Pologne utiliserait aussi l’engin, en ‘leasing’.
Comme pour la France, c’est une unité de reconnaissance dédiée qui se voit attribuer l’emploi des moyens de reconnaissance pilotés à distance : le 306ème squadron de la Köninglichke Luchtmacht a en effet utilisé des jets de reconnaissance jusqu’en 2010, année de sa mise en sommeil.
Alors que les escadrons de la 33 volaient sur Mirage IIIR et RD (et RT-33 !), le 306 utilisait lui des RF-104G Starfighter munis de caméras et des F-104G équipés du pod Orpheus qui furent versés à l’escadron pour pallier l’attrition des RF.
Comme les escadrons de la 33, le 306 avait volé auparavant sur Republic RF-84F Thunderflash. C’est bien sûr le F-16A qui succèda aux Starfighter au sein de l’escadron de reconnaissance hollandais. Mais contrairement aux F-1CR de l’Armée de l’Air, les F-16 ne furent pas des plate-formes dédiées à la reco, emportant simplement le pod Orpheus.
70 ans après sa création, le 306ème squadron, aujourd’hui stationné à Leeuwarden, est donc opérationnel sur Reaper Block 5, quatre stations au sol ont été acquises et les Pays-Bas venant d’acheter un lot supplémentaire de quatre drones. Les Reaper hollandais sont équipés pour la recherche maritime et optimisés pour la détection et la classification des signaux radar. Les MQ-9A de la KLu sont prévus pour être armés.
A la lumière du conflit russo-ukrainien, la doctrine d’emploi des Reaper doit certainement être revisitée pour que le drone, lent (480 km/h) et volant à moyenne altitude, puisse être employé sur un théâtre saturé en défenses anti-aériennes. A fortiori, quand la supériorité aérienne n’est pas acquise.
Depuis Saint-Exupéry et ‘Pilote de Guerre’, on sait que la reconnaissance au dessus du champ de bataille est une discipline à haut risque ; avec les Reaper le risque humain est réduit à zéro. Mais qu’en est-il du renseignement tactique qui était obtenu lors de missions à basse altitude ? Les drones des forces terrestres s’en chargent, semble-t-il.
Alexandre et escadrilles.org