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Des Reaper à la KLu

Écrit le 27/08/23, dans Actualités Internationales

Et c’est le 306ème squadron, évidemment !

Après le Royaume-Uni, l’Italie, la France et l’Espagne, les Pays-Bas sont le cinquième pays européen à mettre en service une unité de drones General Atomics MQ-9 Reaper. La Pologne utiliserait aussi l’engin, en ‘leasing’.

Arborant la déco spé 70ème anniversaire du 306ème squadron, ce Reaper fait partie des quatre drones actuellement en service

Comme pour la France, c’est une unité de reconnaissance dédiée qui se voit attribuer l’emploi des moyens de reconnaissance pilotés à distance : le 306ème squadron de la Köninglichke Luchtmacht a en effet utilisé des jets de reconnaissance jusqu’en 2010, année de sa mise en sommeil.

En juillet 1977, ce Starfighter nous montre son pod Orpheus et un badge spécial 25ème anniversaire

Alors que les escadrons de la 33 volaient sur Mirage IIIR et RD (et RT-33 !), le 306 utilisait lui des RF-104G Starfighter munis de caméras et des F-104G équipés du pod Orpheus qui furent versés à l’escadron pour pallier l’attrition des RF.

Vu cette fois en 1975, ce F-104G du 306ème squadron taxie quelque part en Allemagne

Comme les escadrons de la 33, le 306 avait volé auparavant sur Republic RF-84F Thunderflash. C’est bien sûr le F-16A qui succèda aux Starfighter au sein de l’escadron de reconnaissance hollandais. Mais contrairement aux F-1CR de l’Armée de l’Air, les F-16 ne furent pas des plate-formes dédiées à la reco, emportant simplement le pod Orpheus.

F-16A du 306ème avec un pod ressemblant fort à l’Orpheus des 104

70 ans après sa création, le 306ème squadron, aujourd’hui stationné à Leeuwarden, est donc opérationnel sur Reaper Block 5, quatre stations au sol ont été acquises et les Pays-Bas venant d’acheter un lot supplémentaire de quatre drones. Les Reaper hollandais sont équipés pour la recherche maritime et optimisés pour la détection et la classification des signaux radar. Les MQ-9A de la KLu sont prévus pour être armés.

Avec le réchauffement climatique, le paysage de Leeuwarden a bien changé

A la lumière du conflit russo-ukrainien, la doctrine d’emploi des Reaper doit certainement être revisitée pour que le drone, lent (480 km/h) et volant à moyenne altitude, puisse être employé sur un théâtre saturé en défenses anti-aériennes. A fortiori, quand la supériorité aérienne n’est pas acquise.

Antoine de St-Exupéry vu par John Phillips (Life) à Alghero en mai ou juin 1944

Depuis Saint-Exupéry et ‘Pilote de Guerre’, on sait que la reconnaissance au dessus du champ de bataille est une discipline à haut risque ; avec les Reaper le risque humain est réduit à zéro. Mais qu’en est-il du renseignement tactique qui était obtenu lors de missions à basse altitude ? Les drones des forces terrestres s’en chargent, semble-t-il.

Alexandre et escadrilles.org