Retrait anticipé du Transall ..

Quelques difficultés en vue pour l’Armée de l’Air et de l’Espace

La décision de retrait anticipé du Transall, annoncée cet automne, en a surpris quelques-uns, y compris parmi les aviateurs en charge des opérations sur cet avion légendaire. Bien que l’avancement d’une année de la mise à la retraite de cette flotte de transport (le retrait des C-160R était initialement planifié pour 2023) ne soit pas impressionnant sur le papier, il engendre des difficultés sur le court et le moyen terme (et pas seulement pour l’aspect matériel des choses).

C’est en effet en 2022 que la rénovation des C-130H (14 appareils) va atteindre son rythme de croisière, quatre avions étant prévus à la livraison selon des documents budgétaires. D’autre part, plusieurs A400M sont en situation de rétrofit chez l’industriel, et ne sont donc pas à la disposition des armées en ce début d’année. La flotte de CN-235, la plus nombreuse, et quant à elle utilisée à 100% de ses capacités en outremer (cinq escadrons) en en métropole (ET Vercors et Ventoux).

Les C-130J sont très peu nombreux (4 unités) et en attendant la première capacité opérationnelle de l’escadron franco-allemand, dont le parc sera enrichi par 8 Hercules germaniques, leur impact sur la capacité opérationnelle du ‘COTAM’ reste réduit. Les observateurs qui ne sont pas dans les secrets des états-majors se demandent d’ailleurs quel sera le mode d’emploi de cet escadron (on connait la réticence du Bundestag à engager des moyens sur les théâtres de conflit).

Mais, la presse l’a noté, c’est bien sûr dans le domaine du renseignement que le départ du Transall sera le plus ressenti : les deux Gabriel n’ont pas leur équivalent dans la boîte à outils des armées, même avec le nouveau satellite, même avec l’entrée en service des Vador, même avec l’emploi en plan B des ATL2. Le retrait anticipé des C-160G (2022 ? au lieu de 2025) creusera un trou béant dans les capacités au moment où des foyers d’incendie couvent dans l’espace stratégique intéressant directement la France. Et il faut être plus qu’optimiste pour escompter une mise en service opérationnelle de l’ Archange avant 2026 ou 2027 : le premier exemplaire n’est pas encore fabriqué. Gouverner c’est prévoir.

Les simples observateurs en sont à comptabiliser les ‘RDS’ d’un avion qui plus que tout autre a marqué les générations récentes d’aviateurs : le Transall a vu naître et disparaître Jaguar et Mirage F-1, parmi les plus fameux. Aux dernières nouvelles, six C-160R sont encore en service, épuisant le potentiel acquis lors de leur dernière GV, ainsi que bien sûr les deux Gabriel. Les passionnés d’aviation suivent leurs évolutions avec avidité.

Alexandre et escadrilles.org