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Un Crouzeman nous corrige …

Écrit le 30/03/20, dans La vie du Site

… C’est le 6 octobre 1970 que l’OE2 Perron s’éjecta du Crusader 18

PAN sur le BEC !

Dans la première partie de notre historique de ‘La 12F sur réacteur’, nous mentionnions d’une phrase l’éjection au catapultage de Jean-Marie Perron, à l’époque officier ‘Négus’. Et bien nous nous trompions et de date et d’avion … Mais l’erreur, humaine, est aujourd’hui corrigée grâce au principal acteur de cette première éjection de nuit sur Crusader … Le porte-avions était le Clemenceau (*).

Mention de l’éjection sur le carnet de vol de Jean-Marie Perron, le 6 octobre, suite à une panne technique sévère sur le 18 : on ne peut être plus sobre !

L’occasion d’une e-interview de l’auteur, qui a bien voulu nous livrer une courte biographie aéronautique et quelques documents …

Jean-Marie Perron débuta sa carrière opérationnelle chez les ‘Kimono’, ici une vue du 11F-1 (il fut lâché sur le 11F-2)

« J’ai débuté ma carrière opérationnelle sur Etendard IV M à la 11 F en janvier 1964. A la dissolution de la 15 F (que j’avais rejointe en octobre 1967), j’ai eu la chance d’être affecté sur Crusader. »

Le 5 mars 1969, jour de lâcher pour l’OE2 Perron, à bord du Crouze 14F-2

« A l’époque il n’y avait pas d’avion multirôle comme aujourd’hui (le Rafale). Il y avait l’Etendard pour l’attaque au sol et le Crusader pour la défense aérienne. C’était très rare qu’un pilote passe de l’un à l’autre. »

Le 14F-2, vu en 1973 à Landivisiau (photo M. Cristescu)

« J’ai commencé à voler en 1961, au sein de l’Aéronavale à Khouribga au Maroc (sur MS 733 Alcyon et SNJ 4). Nous avons quitté le Maroc vers avril 1961, j’ai donc rejoint l’Armée de l’Air pour poursuivre ma formation de pilote à Cognac (T-6), à Orange (Fouga Magister) puis à Tours pour la mention chasse (T-33, Mystère IV). »

Le CM-175 Zephyr, déjà en service en 1962, pour la marinisation des jeunes pilotes issus de l’Ecole de Chasse de Tours (photo Jeff Lipka)

« Je suis ensuite retourné dans l’Aéronavale, j’ai été amariné sur Fouga Zéphyr et Aquilon avant de passer sur Etendard IV M en juin 1963 puis, six ans plus tard, sur Crusader. »

Crouze_1978_14F-39_EM
Roi du ciel chez les Négus, à partir de 1969 … ici le 14F-39 photographié en 1978 par Eric Moreau

« J’ai quitté la Marine en septembre 1975 après être passé à l’ERC Cuers où j’effectuais les vols de réception des Etendard IV M et Crusader sortant de grande révision et où je volais aussi  sur Nord 1101, MH 1521 Broussard, SNB5, JRB4, Navajo, MS.760 Paris. »

Le Paris, un des nombreux avions passés dans les mains de Jean-Marie Perron lors de son affectation à l’Escadrille de Réception et de Convoyage de Cuers (photo Pascal Schwarz)

« J’ai aussi suivi une formation à l’EPNER à Istres où j’ai pu revoler sur T-33 et Fouga Magister et être lâché sur Mirage III, Nord 2501, Nord 260 et Nord 262. »

Crouzeman un jour, Crouzeman toujours : Jean-Marie Perron (de profil) pose avec son coach, le jour de son lâcher … le Crouze en arrière-plan est le 18 !

 « J’espère ne pas avoir été trop bavard. »

Cinq années après l’éjection, le carnet de vol de Jean-Marie s’achève sur un total de près de 3500 heures de vol (dont plus de 2000 sur chasseur monoréacteur), sur plus de 10 avions différents …
La 14F au complet au début de 1971, Jean-Marie Perron est debout à droite du commandant, en tenue militaire

Mais non, Jean-Marie, pour tout passionné d’aviation militaire et d’aéronavale, ce court récit biographique est passionnant !

Alexandre, Jean-Marie Perron et escadrilles.org

(*) En 1970, les Pedro n’opéraient pas de nuit. Lors des appontages et catapultages nocturnes, la mission de récupération en mer des pilotes éjectés était assurée par un escorteur qui naviguait un mille derrière le porte-avions.