Septembre 2014 : l’Etat irakien en pleine débandade, le régime syrien déchiré, des dizaines de milliers de terroristes islamistes en pleine razzia. La France se joint à une coalition internationale en lançant l’opération Chammal.
Quatre années et 8500 sorties aériennes françaises plus tard, le tableau a bien changé en Irak et en Syrie. Chammal est une opération unique par la quantité d’armements de précision délivrée (près de 1500 munitions de différents types).
La France effectue environ 10% de l’effort aérien de combat, comme la Grande-Bretagne, les USA prenant le plus gros morceau, différents pays de l’OTAN (plus l’Australie) se chargeant d’environ 10% des frappes.
L’Aéronavale a pris sa part à Chammal, avec trois missions Arromanches, et le déploiement de 4 avions fin-2017. A l’heure actuelle, sa participation consiste en un plot ATL2.
Chronologiquement, la première année fut marquée par une moyenne de 36 sorties aériennes hebdomadaires, la seconde, 53, la troisième 46 sorties en moyenne, et enfin dans sa quatrième année, Chammal ‘sort’ en moyenne 26 fois par semaine.
L’Etat irakien ayant recouvré 99% de son territoire, peu de sorties se traduisent actuellement par des tirs (moins d’une frappe par semaine, sur les derniers mois), mais les missions reco/rens sont encore nombreuses.
Les plots ‘CAS’ nécessitent des missions de 5 à 6 heures, une durée compatible avec le ‘confort’ (!) offert par le Rafale, et 2 ou 3 ravitaillements en vol font le quotidien des pilotes aux commandes du chasseur-bombardier, voire plus.
Dans une période où la déconfliction est très ardue, l’Armée de l’Air apprécie au plus haut point les qualités du biréacteur: situation tactique à jour à la minute près, et la sécurité de deux MICA IR et d’un MICA EM pour chaque élément de la patrouille …
… Plus une charge offensive de quatre engins en général: pour les ‘pétafs’, peu importe que les munitions soient tirées ou non, car après un certain nombre de vols, elles doivent être reconditionnées, sécurité oblige.
Même si le rythme des sorties a décru, une bonne vingtaine par semaine en ce moment, le dispositif mis en place (grâce à la BAP) est prêt à remonter en puissance en l’espace de quelques jours.
La situation actuelle en Syrie est si volatile, et dangereuse, que l’on ne saurait décrire à l’avance la cinquième année de Chammal.
Bravo et merci à tous les aviateurs !
Alexandre et escadrilles.org
Remerciements: toutes les photos sont extraites de la page ‘Opérations’ de l’Etat-Major des Armées