Une actu ‘Opérations’ parue au coeur de l’été illustre la problématique :
‘Le 2 août 2017, dans une zone d’opération isolée et reculée, un avion C-160 Transall de Barkhane effectue un posé d’assaut sur une piste sommaire dans la région de Ménaka, au sud-est du Mali afin de récupérer des soldats de Barkhane et leurs matériels, à la fin d’une opération terrestre. Alors que la saison des pluies perturbe les mouvements terrestres, ce procédé tactique est structurant dans la capacité de la force Barkhane de mener des opérations dans les zones les plus reculées de la bande sahélo-saharienne.’
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Le retrait cette année des trois derniers Transall de la tranche initiale (R93, R97, R160) va de pair avec la désactivation de l’escadron de transport 1/64 Béarn (le 25 août à Evreux). De fait, avec 18 C-160NG restants en dotation, et une disponibilité technique qui depuis 2011 n’a pas dépassé 50% (tout en étant bien meilleure que celle des Hercules tricolores), il n’y a pas de quoi faire tourner plus d’un escadron.
En effet, parmi les Transall disponibles, il y en a un au moins qui est positionné à Djibouti et quelques appareils sont affectés à des unités non conventionnelles. Si on tient compte des avions et équipages de métropole en alerte opérationnelle à 1 heure, 3 heures et 6 heures, on s’aperçoit que la marge de manoeuvre pour le transport tactique français est … inférieure à zéro.
Tant que la disponibilité des 14 C-130H reste désespérément basse (< 25% en 2016), et en notant que les CN-235 (27 avions) sont limités en charge utile (grand max 6 tonnes) et en gabarit (soute de faible diamètre), le départ progressif des Transall est problématique.
Eau, nourriture, équipements complémentaires, munitions, pièces détachées ? Seuls les C-160 et C-130 ont du volume à revendre
Sur un immense théâtre d’opérations tel que la BSS, l’aéromobilité est l’atout qui permet de battre un ennemi terroriste évasif et qui bénéficie de l’effet de surprise.
De plus, des opérations comme la prise de l’aéroport de Tombouctou (opération Serval, janvier 2013) nécessitent le parachutage de plusieurs centaines d’hommes, donc l’action simultanée de plusieurs ATT.
L’emploi prochain de l’A400M en missions tactiques et la remontée de la disponibilité pour les C-130H sont donc des étapes indispensables du maintien capacitaire de l’Armée de l’Air en matière d’opérations aéroterrestres.
Il n’y a plus qu’à sortir le carnet de chèques (maintenance C-130) et à continuer à botter le c.l des industriels pour qu’ils mettent leur nouveau matériel au point.
Le ministère de la Défense est sûrement au courant. Il va faire le nécessaire, c’est certain …
Alexandre et escadrilles.org
PS: j’avais programmé ce sujet bien avant IRMA … pour celles/ceux qui veulent comprendre le dispositif mis en place par les Armées pour faire face à ce damné cyclone: