Sauf cinglant revers diplomatique, le contrat d’Etat à Etat portant sur la vente de 36 Rafale sera signé tout à l’heure à Delhi, en présence de hautes autorités indiennes et françaises. La vente pourrait inclure une option pour 12 ou 24 appareils supplémentaires.
Pour ceux qui sont intéressés par les histoires de gros sous, la presse indienne indique un montant total de 7,9 milliards d’euros: dans cette enveloppe, il y a 3,4 milliards pour 36 Rafale ‘fly away’ (soit moins de 100 millions l’unité) et 710 millions pour un lot d’armement comprenant des Meteor et des Scalp. Viennent ensuite 1,7 milliards pour l’intégration d’équipements (et d’armements sans doute…) souhaités par les Indiens.
Le reste (soit 2 milliards) irait avec les aspects infrastructures, maintenance et formation d’un noyau initial de pilotes et techniciens, mais les détails ne sont pas connus pour l’heure. On sait que l’Inde désirait inscrire dans le contrat une clause de ‘garantie de disponibilité’ sur au moins 5 années. Certaines sources indiennes font état d’une disponibilité technique de 75%.
A moyenne échéance, il serait fort étonnant que l’Inde ne soit pas intéressée par la version navale du chasseur français, vu que les MiG-29K de l’Indian Navy ne sont pas remarqués pour leur efficience et leur disponibilité, au contraire. L’air marin a des effets terribles sur des cellules et des réacteurs qui n’ont pas été conçus pour.
En Asie, l’environnement régional devient agité et va le demeurer, avec des visées expansionnistes chinoises qui s’affirment doucement, en mer, et une poussée islamiste mondiale qui ne ralentit pas. Des différends frontaliers sino-indiens subsistent, sans parler des accès de fièvre périodiques du côté du Cachemire.
L’Inde n’aura pas trop d’une mini-flotte de Rafale et de Sukhoi 30MKI pour tenir ses puissants voisins en respect jusqu’en 2030-40. D’autant que le délai de réalisation du futur avion de combat indien, AMCA, risque de s’allonger. C’est sans doute aussi sur le sujet des transferts de technologie pointue que les Indiens attendaient les industriels français.
Alexandre et escadrilles.org