Le 17 octobre a vu les Vought A-7 Corsair du 336è Mira s’envoler pour une dernière mission depuis leur base d’Araxos, à l’ouest du Péloponnèse. Il aurait été dommage de ne pas rendre compte de cet événement, même sans y avoir assisté, car il marque une diminution de la diversité de ce qui peut se voir en Europe en terme de belles machines volantes.
Qui plus est, la Force Aérienne Grecque a conservé ses Corsair II dans leur livrée initiale, un camouflage vietnamien qui tranche avec tout ce que l’on peut voir de gris dans les cieux aujourd’hui.
La Grèce a d’abord reçu la version A-7H (60 avions) et la version biplace TA-7H (5 avions), qui était essentiellement une variante sans ravitaillement en vol du A-7D, le « petit » camion à bombes de l’USAF. Le premier A-7H a volé le 6 mai 1975.
La Elliniki Aeroporia a d’abord équipé son 115è Pterix de Soudha (remplaçant les vénérables F-84F), avec les deux escadrons 340è Mira et 345è Mira (l’OTU), puis à partir de 1992, le 347è Mira.
Le Corsair II s’avéra très populaire sous les cocardes hélléniques. Dans les années 90 en effet, la Force Aérienne Grecque pris livraison de 36 A-7E et TA-7C de seconde main, des surplus de l’US Navy.
Les A-7 équipèrent ensuite les 335è et 336è Mira du 116è Pteriga, justement basés à Araxos. C’est cette base qui acheva l’utilisation opérationnelle des Vought, où ils cotoyaient ces derniers temps des F-16C tout neufs.
Après le retrait des Corsair, la Force Aérienne Grecque demeure l’une des plus puissantes d’Europe. Les Grecs n’ont en effet pas écouté certains de leurs créanciers les plus zélés, qui leur conseillaient de dégonfler leur potentiel militaire afin de mieux rembourser leurs « dettes ».
L’Histoire a en effet appris aux Grecs que dans les moments difficiles, il ne fallait compter que sur soi-même, en l’occurrence sur une force de combat comptant 14 escadrons (F-16, Phantom et Mirage 2000).
« Aide-toi et Zeus t’aidera » pourrait être la devise de ce beau pays.
Alexandre et escadrilles.org