… Et, sans tambour ni trompette, le Dassault Mirage F-1 va égaler le record de durée de vie opérationnelle d’un avion de combat dans l’Armée de l’Air, auparavant détenu par le Mirage IV (1964 – 2005).
Certes, contrairement au cas de ce dernier, les types volant actuellement au sein de l’escadron de reconnaissance 2/33 Savoie ne sont pas les mêmes que ceux qui ont été mis en service à l’escadron de chasse 2/30 Normandie-Niémen en décembre 1973. Les derniers Mirage F-1C ont quitté les cieux tricolores en juin 2003.
Bien sûr, en matière de longévité opérationnelle, les Transall de transport tactique et les C-135F(R) ne seront pas dépassés de si tôt par un jet de combat. Pourtant le cas du Mirage F-1 mérite d’être célébré: ce chasseur très réussi fut issu d’un long processus de réflexion, après beaucoup de propositions alternatives (Mirage G, Mirage F-2) pour prendre la suite des Mirage III.
En effet, déjà à cette époque, l’Armée de l’Air « voulait son chasseur lourd », et le F-1 ne fut regardé au début que comme une solution intérimaire aux besoins opérationnels des années 70-80. Ainsi, la commande de prototypes fut passée en septembre 1967, alors qu’un premier proto s’était envolé le 23 décembre 1966 (il causa la mort de René Bigand en s’écrasant le 19 mai 1967).
La première commande de F-1C de série ne fut passée qu’en 1969, avec le premier vol du n°1 le 15 février 1973, d’abord au CEV. Les trois avions de série suivants firent leur apparition au CEAM, à l’ECE 24/118 de Mont-de-Marsan, entre mai et juillet 1973. Un total de 83 F-1C au standard initial volèrent dans l’Armée de l’Air, le dernier étant livré en avril 1977.
Continuant une tradition, l’Armée de l’Air ne demanda pas tout de suite à être équipée en biplace, le F-1B étant finalement développé pour être fourni en premier lieu à des clients export (Koweït). Mais après une commande en 1976, pour 20 avions, le premier F-1B français fut livré au CEAM le 21 octobre 1980.
Une évolution majeure du F-1C le transforma en F-1C.200: l’aspect le plus fondamental était la capacité de ravitaillement en vol; le premier exemplaire vole en mars 1977. Un total de 83 F-1C voleront au standard 200, quelques-uns étant rétrofités, la plupart sortant d’usine avec cette nouvelle capacité.
Les nombreuses qualités du F-1 permirent de voir en lui un successeur naturel des Mirage IIIR/RD à la 33ème escadre de reconnaissance, sa forte charge alaire en faisant une plate-forme stable à basse altitude. Un total de 64 F-1CR furent commandés en 1979, y compris deux avions prototypes (les 01 et 02 devenant les 601 et 602).
Après un premier vol du 01 le 20 novembre 1981, les premiers F-1CR de série furent livrés à l’ER 2/33 le 1er juillet 1983. Le « Savoie » vole actuellement sur les derniers Mirage F-1CR de l’Armée de l’Air.
Enfin, c’est sans doute le succès du F-1CR qui incita l’Armée de l’Air à envisager la transformation de Mirage F-1C.200 de défense aérienne, devenus surplus (une autre époque !!), en chasseurs tactiques: voici le Mirage F-1CT. La transformation fut étudiée par Dassault et réalisée par l’Atelier Industriel Aéronautique de Clermont-Ferrand Aulnat.
Le premier des 55 F-1CT fut livré au CEAM en février 1992, avant d’entrer en service opérationnel en novembre 2012, à Colmar (EC 1/13 Artois, puis EC 2/13 Auvergne). Les F-1CT volèrent aux couleurs de nombreux escadrons, malgré leur petit nombre.
Retraçons brièvement l’histoire du Mirage F-1 dans l’Armée de l’Air:
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