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Les Carol Kilo in-hot

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Cazaux 2013: quand la reco bombarde …

Les « Carol » (indicatif radio du 2/33 Savoie) sont en campagne de tir air-sol à Cazaux. Nous assistons au briefing et au départ de la mission Carol Kilo, en salle d’opérations.

Briefing au 2-33
Le chef de patrouille mène le briefing des Carol Kilo

Le tableau des vols (pour l’occasion sous forme classique plutôt qu’informatique) permet au chef d’escadrille d’avoir sous les yeux, de manière résumée, l’ensemble des avions disponibles, avec leur configuration, et des missions planifiées pour la journée. Les Carol Kilo ont donc leurs avions attribués et en cours de préparation.

En salle d'opérations, le tableau présente les missions en un coup d'oeil
En salle d’opérations, le tableau présente les missions en un coup d’oeil

La mission Carol Kilo est un entraînement au tir de bombe lisse de 250 kg (Mk82), les trois avions étant également armés de leur canon de bord, approvisionné en munitions d’exercice. Carol Kilo est conduite par le capitaine X., chef de patrouille, accompagné d’un sous-CP et d’un jeune pilote en instruction, pour lequel ce sera une toute première opportunité de tirer une bombe « bonne de guerre ».

bombe Mk 82
La bombe Mk82 lisse, avec 250 kg d’explosifs en son sein

Chaque F-1CR est équipé de deux bidons de 1200 l de pétrole, la bombe étant portée sous le fuselage, ce qui donne un total de 4100 litres de carburant, de quoi assurer une autonomie d’une heure.

L'Armée del'Air est la plus féminisée des trois armes, y compris parmi les pétafs
L’Armée de l’Air est la plus féminisée des trois armes, y compris parmi les pétafs

Le briefing est effectué par le chef de patrouille et commence par les éléments classiques, sur la mission, la météo (qui est bleue), et l’heure prévue au champ de tir de Captieux pour les Carol Kilo : 10h25. Le briefing est une répétition des éléments clefs de la mission, laquelle a été préparée dans le détail auparavant pendant plus d’une heure.

Carol Kilo en route
Les Carol Kilo se dirigent vers le bureau de piste, pour « prendre » les avions

A 10h10, les Carol Kilo quitteront le parking et rouleront pour se présenter sur la piste 06, avec un alignement en échelon refusé pour un décollage un par un. Puis, rassemblement en FMO, formation de manoeuvre offensive, et navigation en basse altitude jusqu’au champ de tirs de Captieux.

Les trois F-1 ont été préparés par les mécaniciens de l'ESTA 2E118
Les trois F-1 ont été préparés par les mécaniciens de l’ESTA 2E118

Avant l’arrivée sur l’objectif, chaque pilote doit vérifier sa centrale inertielle, vérifier la dérive due au vent (qui est prévu 10 kts secteur nord). La patrouille se placera alors en circuit d’attente en formation à 400 kts et 8000 pieds avant d’avoir sa clearance de l’officier de tir pour débuter la phase « tirs » proprement dite. Une fois arrivée sur l’objectif, la patrouille assure une reconnaissance visuelle de la cible, en l’occurrence, le but 16 qui est un char; les Carol Kilo effectuent donc une passe reco, toujours en formation.

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D’autres F-1CR sont préparés avec des BGL (ici une 500 kg)

En fonction du plafond nuageux, le leader procède au choix du mode d’attaque, soit en piqué, soit type pal-pal (palier-palier). On préfère souvent une passe de tir piqué-ressource car elle est plus précise, le plafond mini pour un piqué est aujourd’hui de 7000’. C’est le tir en piqué-ressource qui est retenu. Après la passe reco, les Carol Kilo se disposent en noria à 3000 pieds.

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Après la mise en route des Carol Kilo, chaque pilote dialogue avec son chef avion

Chaque pilote doit vérifier que son avion n’est pas trop près du précédent, car la durée des retombées d’une bombe de 250 kg est de plus de 30 secondes. Ensuite, chaque avion, à commencer par le leader, réalise une passe « in-dry » : on fait la passe mais sans tirer la bombe. Puis, après accord de l’officier de tir, qui prononce le « clear-hot » les Carol Kilo réalisent leur passe « in-hot » : la bombe est tirée. Naturellement en cas d’opération de guerre réelle, il n’y a pas de passe « in-dry ».

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Début du roulage pour la piste 06, les sécurités des bombes encore en place

Pour les deux passes de tir, la procédure est quasiment la même : le pilote procède à l’acquisition visuelle de l’objectif, qu’il désigne au système grâce au réticule sur le viseur tête haute (action manuelle). Cette désignation entraîne une télémétrie par le radar (le pilote vérifie que la télémétrie est cohérente) ; en piqué-ressource, la désignation est faite durant la phase de piqué. Puis le pilote effectue la ressource en autorisant le tir : le calculateur décide du moment opportun pour larguer la bombe durant cette ressource, grâce aux paramètres de l’avion et au domaine de la munition.

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Les équipiers suivent le leader sur le taxy way

A l’issue du tir, rapidement, le pilote effectue son dégagement et revient dans la noria. Aujourd’hui, hormis si la bombe n’est pas partie, les Carol Kilo effectuent une passe canon après le tir de la bombe. A l’issue des tirs, les Carol Kilo reprennent une formation pour une navigation à basse altitude, avant le retour au terrain de Cazaux, prévu à 11 heures.

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Retour au parking, bombe tirée, pour le 657

Pas de panne majeure ni mineure, les avions se présentent au break. Puis, c’est le retour au parking sous un soleil toujours aussi généreux, en restant concentré. Les traits un peu tirés, mais l’air satisfait, les Carol Kilo échangent brièvement avec les mécaniciens au pied de l’avion, puis rejoignent le bureau de piste. Les avions ne sont pas « cassés », ils peuvent donc être préparés pour le prochain tour. Déjà, le camion citerne s’approche, les mécaniciens s’affairent. Mais pour les Carol Kilo, la mission n’est pas finie : c’est l’heure du débriefing !

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Après l’extinction du réacteur, le pilote ne sait pas encore si sa mission est 100% réussie

La campagne de tir s’achèvera avec tous les pilotes de l’escadron de reconnaissance 2/33 Savoie qualifiés au bombardement. Avec la qualif air-air encore en poche, les « chasseurs intelligents » de Mont-de-Marsan sont parés à toutes les éventualités …

Remerciements: Au 2/33 Savoie et à son commandant, le LCL Souberbielle; au SIRPA Air, en particulier au Lieutenant Tatard, qui nous a accompagnés; à la cellule Com’ de la base aérienne 120 et à celle de la BA 118.

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