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Mirage IIIC, le delta de grand-papa

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Mirage IIIC du 2/10 vu en 1983

Mirage IIIC, il y a 60 ans … Mach 2

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Mirage IIIC du 2/2 vu à Longvic en 1974

Le Dassault Mirage IIIC est peut-être le seul avion français de l’après-guerre à être entré dans la légende mondiale de l’aviation, avec dans un autre registre, la Caravelle.

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Mirage IIIC du Cigognes en 1961

Ancêtre direct du Mirage 2000-5 qui équipe le 1/2 Cigognes depuis une dizaine d’années, le IIIIC est entré en service au Cigognes il y a plus d’un demi-siècle !

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Mirage IIIC du 3/2 en 1961

Après 4 années de développement, les Mirage IIIA donnaient en effet naissance au petit intercepteur bi-sonique, appelé à la célébrité lors de la guerre des Six Jours.

Mirage IIIC du 2/10 en 1984
Le IIIC, un poids léger qui avait du punch

De 1961 à 1988, le IIIC servit vaillamment l’Armée de l’Air (bien que commandé à seulement 95 exemplaires). De plus, il donna naissance au Mirage IIIE, le chasseur-bombardier polyvalent, épine dorsale de l’aviation de combat française durant deux décennies.

Mirage IIIC planche de bord
Planche de bord de Mirage IIIC

En 1961 donc, les deux escadrons de la « Deux », le 1/2 Cigognes et le 3/2 Alsace furent transformés sur IIIC, le premier à partir de février, et le second à la fin de l’année, abandonnant des Mystère IV presque neufs mais tout à coup obsolètes.

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Les Mirage IIIC volèrent à la « Deux » jusqu’en 1974

Désormais la Chasse française était équipé d’un « Mach 2  » capable d’intercepter les bombardiers ou avions de reconnaissance volant haut et vite: la fusée d’appoint SEPR 841 contribuant à pousser le Mirage à très haute altitude. Restait à mettre au point un missile convenable, le Matra R-530 : cela prendra encore deux années.

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Le R-530 resta jusqu’au bout l’arme longue portée du IIIC

Suivant sur la liste, les deux escadrons de la « Treize » à Colmar, équipés dès le printemps 1962 : à cette époque il y avait de vraies fabrications en série. Le 1/13 Artois et le 2/13 Alpes reléguaient leurs Fiat (North American) F-86K Sabre, un chasseur tous-temps subsonique.

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Le 1/13 Artois, sur IIIC dès 1962

Il n’est pas sûr que dans les premières années, les pilotes de la « Treize » aient gagné au change en ce qui concerne le système radar, mais au niveau des performances de vitesse et de montée, il n’y avait pas photo.

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Le Cyrano II n’était pas le point fort du Mirage IIIC

A partir de 1962 donc, quatre escadrons de Mirage IIIC assurent la permanence opérationnelle sur la façade est de la France. En 1965, le 2/2 Côte d’Or est recréé à Dijon avec la fonction de transformation opérationnelle sur le type Mirage III, alignant une flotte de IIIB et de IIIC, puis de IIIBE. En effet, à partir de cette date, le IIIC commence à être supplanté par le IIIE sur la BA-132.

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Avions du 2/10 en 1977, à Creil

Mais trois escadres de défense aérienne restaient à cette époque équipées de Super Mystère B2, avion dépourvu de véritable radar : la 5ème d’Orange (1/5 Vendée et 2/5 Ile de France), la 10ème de Creil (1/10 Valois et 2/10 Seine) et la 12ème Escadre de Cambrai (1/12 Cambrésis et 2/12 Cornouailles).

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Le 1/10 Valois, sur IIIC à partir de 1974

La 30ème Escadre, de son côté, volait sur le biplace tous-temps Vautour IIN, avion peu rapide, mais doté d’une grande endurance.

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Mirage IIIC du 2/5 vu en août 1975 à Orange

Cependant, de la mi-1966 au début 1967, le Vendée et le 2/5 sont transformés sur IIIC : la couverture du sud de la France est enfin renforcée.

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1969: les premiers Mirage IIIC de la 10

La 10ème escadre sera la dernière à être équipée de Mirage IIIC, tandis que les deux escadrons opérationnels de la Deux reçoivent des Mirage IIIE : le 2/10 touche ses IIIC à partir de décembre 1968, alors que le 1/10 Valois gardera ses B2 jusqu’en 1974.

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Le 2/10 passe sur IIIC en 1968 (avion vu ici en 1977)

C’est en effet en 1974 que le 1/5 échange ses IIIC contre des Mirage F-1C, suivi l’année suivante par le 2/5. Enfin, un troisième escadron de IIIC verra le jour fin-1978 pour aller prendre la relève des F-100 à Djibouti : le 3/10 Vexin avec ses Mirage magnifiquement camouflés « désertiques ».

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Mirage IIIC du 3/10 Vexin vu en 1983

Ayant en définitive fait un passage éclair à Dijon (sauf pour le 2/2), Colmar et Orange, le Mirage IIIC marquera de son empreinte la base de Creil.

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Mirage IIIC en livrée DA moderne (1984)

Il restera le gardien de la région parisienne jusqu’en 1985, épaulé il est vrai par un premier rideau de défense aérienne constitué d’escadrons volant sur Mirage F-1C ou Mirage IIIE.

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Défense de Paris par les Mirage IIIC du 2/10 jusqu’en 1985

L’arrivée du 2000C à Dijon en 1984 coïncidera à peu près avec la fin des IIIC en métropole, ceux-ci ayant entre temps revêtu la livrée bleue ‘défense aérienne’ au lieu de leur peinture métallisée originelle.

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Abris improvisés pour les IIIC du 2/10 en 1984

C’est en 1988 que le IIIC a finalement quitté le service opérationnel, le rapatriement des Mirage du 3/10 mettant un point final à 27 ans de bons et loyaux services pour ce delta bien né de la maison Dassault.

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Les Mirage IIIC du 3/10 en vol de convoyage retour, juin 1988

Plusieurs Mirage IIIC voleront encore plusieurs années avec le Centre d’Essais en Vol, et les nombreux petits frères du premier delta opérationnel resteront encore en service jusqu’en 1995.

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Campagne de tir en 1981 pour le 2/10

Remerciements : Le colonel commandant la 10ème Escadre de Chasse en 1977 et en 1984.

Copyright: Alexandre et escadrilles.org, avec Alain Gréa, Michel Cristescu et Jean-François Lipka pour les photos, tous droits réservés.